E.D.F. Attention Danger !

Après la mise en bourse de G.D.F., après la cession au secteur privé de la S.N.C.M, c'est maintenant au tour de E.D.F. d'être offerte (progressivement) aux marchés. Voilà une bonne nouvelle car pour les boursicoteurs, il s'agira très probablement d'une nouvelle bonne opération.
Céder une entreprise publique de l'énergie dans un contexte de crise énergétique relève de la folie pour au moins deux raisons. Premièrement, depuis quelques années, je travaille pour le compte de prestataires de services d'E.D.F. dans les centrales nucléaires. Déjà le personnel de ces entreprises dénonce des dérives sur la qualité du service apporté à E.D.F. en raison d'un secteur fortement concurrentiel. Aux mains du privé, qu'adviendra t'il des questions de sécurité des installations ? Pensez-vous vraiment que le risque nucléaire sera mieux pris en compte ?
Deuxièmement, la question de la disponibilité énergétique est cruciale en particulier pour le secteur industriel. En effet, aujourd'hui on parle de lutter contre les délocalisations et je pense que l'Etat à une carte à jouer dans ce domaine. Il peut par la maîtrise de la production et des coûts de l'énergie être en capacité d'offrir aux entreprises une réelle stabilité d'approvisionnement dans un contexte de crise pétrolière mondiale. Demain, l'Inde et la Chine dont la demande énergétique ne cesse de croître ne seront pas en mesure de proposer aux industries présentes sur leurs territoires des coûts énergétiques acceptables. Etre responsable aujourd'hui c'est s'assurer que demain l'électricité en France sera toujours accessible aux entreprises et aux particuliers à un coût maîtrisé et sans risque pour la population. Ce n'est cependant pas en privatisant qu'on atteindra ces objectifs essentiels!

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Comments

[Frédéric]

Bonjour et merci pour votre commentaire. Je parle effectivement de crise de l'énergie dans un contexte ou les pouvoirs publics ne donnent pas véritablement l'impression d'être au fait sur la disparition des énergies fossiles. Je suis comme vous, je crois en notre capacité à trouver des solutions techniques aux problèmes énergétiques. Comme vous, je pense que la filière hydrogène est probablement l'une des solutions. Je me suis engagé au sein du PS et non chez les verts car j'aime à croire qu'il existe une solution au problème de la disponibilité énergétique. Je veux également rêver les pieds sur terre et croire qu’un jour « utilisation énergétique » pourra être compatible avec « développement durable » c’est pourquoi je souhaite plus que tout que nous puissions garder le niveau de vie qui est le notre aujourd'hui. Je pense que malheureusement nous ne nous donnons pas les moyens d’y parvenir. Tel que je vois les choses, nous ne trouverons pas de solutions de substitution à l’énergie fossile à temps (c’est à dire dans un temps compatible avec des coûts acceptables pour les utilisateurs). Le sens de mon propos était là ! Oui je pense que nous trouverons des solutions, mais d’ici là qu’adviendra t’il des entreprises et de nos emplois si la puissance publique ne peut garantir des coûts de production énergétiques acceptables. Je ne pense pas qu’en laissant la production de l’électricité au secteur privé nous pourrons garantir des coûts permettant préserver la production de nos entreprises et la sauvegarde de nos emplois. Ailleurs, nos entreprises pourront une nouvelle fois produire moins chère entraînant ainsi de nouvelles délocalisations mais dans un contexte où la sécurité des personnes et des biens sera de plus en plus difficile à assurer. Par conséquent je suis très remonté contre ce gouvernement qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez, qui n’anticipe pas alors qu’il a une carte à jouer et qui ne se donne pas les moyens d’engager un niveau de recherches en relation avec les enjeux de ces cinquante prochaines années. Je suis très remonté contre ce gouvernement qui hypothèque sur l’hôtel de quelques bénéfices immédiats notre avenir collectif...

[borneo]

C'est devenu une totologie de parler de crise de l'énergie, comme telle il conviendra de l'examiner.

Personnellement, au vu des progrés du solaire, de la maitrise de la pile à combustile à hydrogéne. De la fusion froide, j'ai de grands doutes sur la prétendue crise de l'énergie à venir. Certes je peux être un neuneu béat, mais je vois une révolution dans le secteur aussi importante que celle des communications dans les années passées (GSM, internet)