Impuissant ?

Une fois de plus, nous observons les effets néfastes d'une mondialisation non régulée. Cette fois-ci cela nous touche de près car une entreprise vendômoise, pourtant un très bel outil de production (équipementier), pourrait fermer ses portes dans quelques mois faute de repreneur(s) laissant sur le carreau des centaines de personnes et de familles…

Je ne peux m'empêcher de saluer l'initiative de nos élus locaux Daniel Chanet en tête pour être à l'écoute des salariés et tenter avec d'autres élus (d'autres sensibilités) de panser les plaies et limiter les effets néfastes d'une décision dont on sait qu'elle est sûrement liée au rendement financier de l'entreprise dont le nombre de chiffres ne doit plus satisfaire totalement les actionnaires…

Le conseil municipal de Vendôme, le conseil de communauté ont permis aux élus qui le souhaitaient de s'exprimer sur cette question douloureuse non sans émotion d'ailleurs. Je ne peux, en observant ce qui se passe sur notre territoire, m'empêcher de penser au sens profond de notre engagement à nous les élus. Je suis intimement convaincu que nous ne pouvons pas décemment nous contenter de panser les plaies en cas d'accident et de simplement « changer les pansements ». Nous devons comme le dit mon ami Pierre Larouturrou également penser le changement ! Sinon notre engagement n'est pas entier.

Je suis intimement convaincu que contrairement à ce que l'on essaie de nous faire croire, ces décisions qui nous déchirent tous, soit comme individu soit au travers de nos familles ou de nos collectivités -car les conséquences se feront également sentir à ce niveau- ne sont pas inéluctables.

Globalement, nous n'avons jamais produit autant de richesses. Le PIB n'a jamais été aussi élevé. Nous n'avons jamais produit autant de voitures, alors où est le problème ?

De mon point de vue le problème réside dans le fait qu'il y a toujours un endroit où la main-d’œuvre est moins chère (par exemple en Chine ou en Pologne…). Face à cela, les militants ou les politiques que nous sommes doivent t’ils rester immobiles ou se battre pour défendre d'autres règles du jeu ?

Deux informations en vrac pour mieux comprendre : Alors qu'il nous a fallu un siècle pour doubler la productivité, elle a été multipliée par cinq depuis 1960. Dans le même temps, la population active augmentait de 25 % et les besoins en main d’œuvre de seulement de 10 %.

Alors que faire ? Laisser comme on l'observe aujourd'hui le marché réguler la situation où prendre les choses en main ?

Souvenez-vous du discours de Nicolas Sarkozy au soir de son élection « j'encourage les dirigeants européens à entendre la souffrance des peuples... » Aujourd'hui où sont les actes ? Où sont les résultats ?

À l'aube de la présidence française de l'Union européenne il serait grand temps que les politiques se mettent au travail ! (et quel que soient leurs sensibilités d'ailleurs !).

Alors que depuis très longtemps, les Allemands nous tendre la main pour construire une Europe plus politique, nous traînons des pieds ! Nous traînons des pieds pour harmoniser la fiscalité, nous traînons des pieds pour créer un impôt européen et redonner des marges de manœuvre à nos budgets nationaux. Nous traînons des pieds pour construire une diplomatie et une défense commune ! Nous traînons des pieds pour exiger des puissances émergentes dont les produits de consommation inondent nos territoires des compensations en matière sociale !

Exiger des règles du jeu pour éviter que seul le marché répartisse de manière injuste les richesses produites est-ce impossible ?

Je pense sincèrement que la balle est dans notre camp à nous les Français, à nous les élus. Même si cette tâche difficile, je souhaite que nous nous y mettions sérieusement pour qu'un jour nos familles, nos territoires n'aient plus à vivre des situations telles que celle que nous vivons à Vendôme actuellement.